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- n° 2018/1 (n° 26) - p. 69 à p.93
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"Le sens d'une catastrophe comme celle que l'on a appelée en France « de Fukushima » ou dans les Pays anglophones « Great Eastern Earthquake and Tsunami ») se dérobe à nous alors même qu'il est sous nos yeux. Nous ne pouvons pas manquer d'y reconnaître notre responsabilité et celle de nos dirigeants, et pourtant nous nous refusons à cette tâche ; nous dénions ce que nous ne pouvons pas manquer de savoir. Or, tels sont précisément les termes dans lesquels Cavell décrit dans "Les Voix de la raison" le conflit intérieur en l'homme avec la tentation sceptique à laquelle la catastrophe nucléaire offre une nouvelle « forme », un nouveau visage, comme nous tenterons de le montrer à travers l'étude de quelques films tournés au Japon après la catastrophe.

On peut distinguer deux grands types de films réalisés après la catastrophe de Fukushima : d'une part, des films sur « la catastrophe » de Fukushima, qui décrivent les paysages dévastés et présentent la catastrophe dans sa dimension extraordinaire, sublime, qui dépasse l'ordre du visible, et, d'autre part, des films qui s'attachent à décrire l'ordinaire des vies dévastées après la catastrophe. Les premiers ne sont pas dénués, le plus souvent, d'une fascination pour les images de désastre. Le critique américain Denis Lim a évoqué l'existence d'un genre de films, qu'il nomme « disaster tourism films » (« films de tourisme du désastre », New York Times, 14 mars 2012), où un plan matriciel revient : un travelling sur un paysage dévasté, tourné à travers une vitre depuis l'intérieur d'un véhicule. Les seconds s'attachent aux modes de (sur)vie ou formes de vie (pour parler avec Wittgenstein) après la catastrophe. Plus proches des êtres affectés par le désastre que des paysages, ils insistent sur la manière dont la catastrophe pénètre les vies ordinaires, divise les familles et les collectivités, affecte le rapport des gens à leur terre, à leur maison, à leur emploi, à leur avenir. Ils travaillent à nous rendre attentifs et attentives à ces vies durablement menacées, autant qu'aux manières de redonner du sens au quotidien pour les populations affectées, déplacées. Il y va de la reconnaissance d'une expérience sceptique fondamentale autant qu'ordinaire de la fragilité de nos formes de vie, à laquelle la catastrophe nucléaire a donné un visage singulier.[-]
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"Le sens d'une catastrophe comme celle que l'on a appelée en France « de Fukushima » ou dans les Pays anglophones « Great Eastern Earthquake and Tsunami ») se dérobe à nous alors même qu'il est sous nos yeux. Nous ne pouvons pas manquer d'y reconnaître notre responsabilité et celle de nos dirigeants, et pourtant nous nous refusons à cette tâche ; nous dénions ce que nous ne pouvons pas manquer de savoir. Or, tels sont précisément les ...[+]

Film ; Éducation à l'environnement ; Éducation à l'énergie ; Nucléaire ; Japon ; Impact environnemental ; Sobriété ; Education populaire ; Philosophie

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