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PHOTOVOLTAIQUE - KONARKA
http://www.konarkatech.com/ Konarka, une start-up basée dans une friche industrielle transformée en pépinière high-tech à Lowell, au nord de Boston, se propose de changer. Si son fondateur arbore une croix blanche sur son bonnet, ce n‚est donc pas seulement parce son épouse est suisse. Lui s‚est mis en tête de conquérir le marché du solaire aux Etats-Unis avec les cellules à colorant développées depuis une quinzaine d‚années par le professeur Michael Graetzel à l‚EPFL. A-t-il des chances? En tout cas, il arrive bien. Peut-être en réaction à Bush et à son pétrole, le momentum des énergies renouvelables a considérablement augmenté récemment, aux Etats-Unis. General Electric est devenu numéro un mondial des éoliennes et, symboliquement, le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger vient de faire équiper ses Hummer de piles à combustible. Comme c‚est ruineux (on parle de 400.000 dollars∑), nombre d‚ingénieurs, de scientifiques et de start-up comme Konarka tentent d‚apporter une solution technique et économique pour rendre tangible le leitmotiv de «l‚indépendance énergétique des Etats-Unis». Un temple du soleil à Orissa Les cellules Graetzel tombent donc à pic dans ce contexte. Howard Berke, qui en est à sa seizième start-up, en est persuadé. C‚est même ce qui lui inspire le modèle d‚affaires de Konarka (dont le nom est celui d‚un temple du soleil en Inde en hommage à l‚un des fondateurs disparu). Depuis sa création, l‚entreprise accumule les droits de licence dans le solaire. Les premiers venaient de l‚Université du Massachusetts à Lowell. Ils s‚articulent désormais autour de deux types de cellules solaires souples: les cellules en polymères d‚Alan Heeger et celles à colorant de Michael Graetzel. Des deux, les secondes sont les plus proches du marché. Jusqu‚à présent, les cellules solaires qui ont été développées industriellement sont venues du monde solide des semi-conducteurs. Ce sont ces panneaux rigides que l‚on voit ˆ rarement. Comme les puces des ordinateurs, leurs structures cristallines hyper-pures doivent être produites dans des environnements exigeants, de type salle blanche et sous vide. Ces procédés mobilisent beaucoup de capitaux. Cela se répercute sur les prix et limite l‚expansion du solaire électrique. Le procédé de fabrication développé par Konarka ne nécessite, lui, ni salle blanche, ni vide, ni four à haute température, ni presse coûteuse. Développé par d‚anciens ingénieurs de Polaroid et protégé par un brevet couvrant environ 150 réclamations, il est très comparable à l‚impression par dépôts des films photos. Comme le dit Howard Berke, «ça aussi, ça tombe bien.» Avec le passage à la photo numérique, les fabricants de films traditionnels voient en effet leur production s‚effondrer. Imprimer des cellules photovoltaïques avec seulement quelques petites modifications de leurs usines a donc quelque chose de la planche de salut pour les Kodak, Agfa et autres. Même EDF est monté dans la barque D‚autant que, selon Daniel Patrick McGahn, le résultat du cocktail technico-économique de Konarka est qu‚«au faible coût des cellules Graetzel ˆ 70% de moins que celui des cellules en silicium ˆ s‚ajoute l‚avantage de n‚avoir plus qu‚un cinquième de l‚investissement à consentir pour la production». Certes, les cellules de Konarka n‚ont qu‚un rendement de 7% par rapport aux 12 à 14% des cellules en silicium. Mais elles sont stables et appelées à s‚améliorer (les prototypes de Michael Graetzel atteignent entre 11 et 12%). En l‚état, le modèle économique et les chances sur le marché de Konarka sont apparus déjà suffisamment forts aux venture capitalists pour qu‚ils injectent 15 millions de dollars. Parallèlement, l‚entreprise développe des partenariats technologiques. Elle a signé un contrat de recherche de 6 millions de dollars avec Darpa (la Defense Advanced Research Project Agency du Pentagone) pour développer des fibres et des tissus capables de produire de l‚énergie et de remplacer les batteries que transportent les fantassins. Inutile de préciser que chez Konarka on pense aussi au fil à fil du cadre supérieur capable d‚alimenter son téléphone portable. Certes, par rapport aux tuiles solaires, qui sont la priorité de Konarka, de telles applications ont du chemin à parcourir. Mais voir le Pentagone s‚intéresser de près aux énergies renouvelables donne une idée de l‚évolution de la question énergétique actuellement aux Etats-Unis.
N° : 200604
Langue : Français
Niveau d'autorisation : 0
Sommaire : P. 0002 à P. 0003
Centre 1 : CLER - Revue
Date modification : 1/09/04