TRIBUNE EN LIGNE
Par Christophe Robert est délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Morgane Creach, edirectrice du Réseau Action Climat, Jean-Pierre Goudard et Julien Robillard sont co-présidents du CLER (Réseau pour la transition énergétique).
Extrait : "La création d'un nouveau marché carbone sur les bâtiments et les transports dont la mise en œuvre est envisagée dès 2026 pourrait alors faire basculer un nombre important de ménages dans la pauvreté, et creuser plus encore les inégalités. À cela s'ajouterait le fait que la volatilité du prix du carbone ne permet pas de prévoir et donc d'adapter valablement les mécanismes de compensation. Si la Commission propose un Fonds social pour le climat de 72 milliards d'euros sur 7 ans devant alimenter les investissements et les mesures d'aide aux ménages pour l'ensemble des 27 États membres, il ne suffira pas à couvrir les besoins des ménages concernés.
Dans ce contexte d'explosion des prix, nous demandons à la France de s'opposer fermement à la mise en œuvre de cette mesure avant 2030 et avant, que des mesures effectives soient prises pour protéger les ménages défavorisés et que les investissements soient préalablement réalisés. Cela suppose d'accélérer la rénovation performante des bâtiments, avec un reste à charge nul pour les ménages les plus modestes et de favoriser l'accès à des véhicules à faible émission et aux autres formes de mobilité à faible émission. Et à condition de s'assurer que les toutes grandes entreprises fortement émettrices paient également le prix du CO2, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. L'Union doit mettre en œuvre ce principe au plus vite. Dans le cas contraire, ce marché carbone pourrait être perçu comme injuste et reviendrait à renvoyer dos à dos urgence climatique et urgence sociale.
En plus d'agir efficacement pour le climat, le Pacte vert de l'Europe est l'occasion pour l'Union européenne de sortir par le haut de l'ensemble de ces difficultés. Pour cela, au lieu de faire payer aux ménages un prix du CO2, injuste et volatile, les Européens ont besoin d'être soutenus financièrement et accompagnés dans les territoires afin de sortir des énergies fossiles dans le bâtiment et le transport.
La rénovation performante des logements doit être considérée comme une chance économique, sociale et politique pour l'Union européenne. Elle peut permettre d'améliorer considérablement les conditions de vie de nos concitoyens, notamment les plus démunis. Elle peut donner du pouvoir d'achat aux ménages en leur permettant de faire des économies d'énergie et d'améliorer leur santé. Enfin, sa mise en œuvre sera génératrice d'emploi notamment dans le secteur du bâtiment mais aussi grâce aux innovations dans le domaine de la rénovation.
Pour que le Green Deal porte ses fruits tant sur le plan climatique que social et ne laisse personne de côté, l'Union européenne doit mener une politique ambitieuse et solidaire."
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Par Christophe Robert est délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Morgane Creach, edirectrice du Réseau Action Climat, Jean-Pierre Goudard et Julien Robillard sont co-présidents du CLER (Réseau pour la transition énergétique).
Extrait : "La création d'un nouveau marché carbone sur les bâtiments et les transports dont la mise en œuvre est envisagée dès 2026 pourrait alors faire basculer un nombre important de ménages dans ...
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