"Rwanda Note : un correspondant m'a transmis une série d'articles locaux, qui pourrait vous intéresser ... Pour des informations sur les pays du Sud, vous pouvez aussi visiter http://geres.free.fr/ ) Cyangugu : D'autres sources d'énergie indispensables peuvent être exploitées Au Rwanda, la source d'énergie la plus utilisée est sans aucun doute le charbon de bois. Celui-ci est obtenu grâce à l'abattage des arbres. Ces derniers sont à leur tour très indispensables à la protection de l'environnement ; Or, ces derniers temps, notre environnement se trouve menacé. Comme nous le savons tous, les arbres influent beaucoup sur le climat. En effet, ils favorisent les pluies et ces pluies remplissent les lacs et les rivières. Les lacs et les rivières sont eux aussi utilisés pour la production de l'énergie électrique, une autre source d'énergie utilisée dans le pays. Actuellement, on s'est rendu compte que le charbon de bois est devenu rare, ce qui a fait qu'un sac passe de 1500 frw à 3000 frw. Aussi, toute la ville de Kigali connaît le problème de manque de courant. Le délestage est dû au manque de courant suffisant. C'est donc pour toutes ces raisons que nous nous sommes rendus dans la province, de Cyangugu pour nous rendre compte de l'état des sources d'énergie. En effet, dans la province de Cyangugu, des mesures ont été prises pour empêcher l'abattage des arbres pour la fabrication du charbon de bois. Ceci est tout simplement parce que les causes de cet abattage ont déjà commencé à se faire sentir car les pluies sont devenues rares, les rivières qui alimentaient les Centrales hydroélectriques ont considérablement baissé de niveau. A Cyangugu donc, le commerce du charbon de bois est très développé car les commerçants trouvent facilement le marché au Congo où le sac est vendu à peu près à 5 dollars US. On comprend alors les efforts qui ont été ménagés pour venir à bout du commerce de charbon de bois. Les autorités de cette province sont parvenues à interdire ce commerce très tôt car actuellement, on peut y trouver assez d'arbres. Cependant, selon M.Birangamoya Pierre, directeur des affaires économiques et des infrastructures dans la province de Cyangugu, le commerce frauduleux du charbon de bois continue mais les autorités veillent aussi et ils comptent que d'ici peu il sera éradiqué. C'est donc pour cette raison que l'on envisage de développer d'autres sources d'énergie comme le Biogaz. En effet, le projet de développer cette source d'énergie a déjà commencé, il a été initié par le KIST, à la prison de Cyangugu. On prévoit que ce projet sera aussi appliqué dans les écoles secondaires car il a été constaté que les écoles utilisent beaucoup de bois pour la cuisson de la nourriture des élèves. Pour que cela se réalise, on envisage la promotion de l'élevage car il n'est pas très développé dans cette province. Aussi, pour préserver l'environnement et protéger les arbres, on compte également exploiter la tourbe. Ce projet a été étudié dans le district de Gashonga, dans le marais de Gishoma, par les Sud Africains. Selon M.Bimenyimana Eraste, on ne comprend pas pourquoi le projet n'a pas encore commencé, alors que toutes les études avaient été faites. Les autorités de cette province envisagent aussi d'initier les femmes à l'utilisation du charbon de manière économique. La seconde source d'énergie utilisée à Cyangugu, est l'énergie électrique. A Cyangugu, le délestage est quasi inexistant. Cela veut tout simplement dire que dans cette province, le courant est suffisant. Selon le Chef de Station à Cyangugu, M. Joseph Wailonga, la province est alimentée de deux sortes. Premièrement, la province comme le reste du pays est alimenté par Rusizi II ou SINELAC. Cette centrale alimente aussi le Burundi et le Congo. Normalement, chaque pays utilise 1/3 de l'électricité fournie par la Centrale. Mais, comme le Burundi se suffisait en électricité, il avait cédé sa part au Rwanda. Avec la part du Burundi, le Rwanda utilisait 65% de toute l'électricité. Cependant, les problèmes que connaît actuellement le Rwanda avec les Centrales de Ntaruka et Mukungwa qui n'ont pas assez d'eau, n'ont pas épargné le Burundi avec la Centrale de Rwegura. A cause de cela, le Burundi a dû reprendre sa part. Face à cette situation, Cyangugu a dû être alimenté par la SNEL du Congo d'où alors l'affirmation selon laquelle Cyangugu est alimentée de deux sortes. Mais lorsqu'il y a un problème avec les Congolais, la province peut aussi être alimentée par la SINELAC. La SINELAC et la SNEL ne connaissent pas de problèmes actuellement car les barrages sont alimentés par le lac Kivu. La SINELAC prévoit activer le 3ème groupe puisque pour le moment deux groupes seulement sont en fonction. Alors, si ce troisième groupe se mettait en marche, le Rwanda pourrait l'utiliser entièrement et atteindre les 65% qu'il possédait avant, ce qui donc atténuera le problème de délestage. Selon toujours Joseph Wailongo, il est prévu aussi le développement de l'énergie éolienne. En effet, à l'aéroport de Cyangugu, on a constaté qu'il y a beaucoup de vent, ce qui a permis de penser à utiliser ce vent d'une façon rentable. Blaise Gahizi. L'avenir des sources rwandaises d'énergies passent au crible à Butare Cuisinière employant du Biogaz La question de l'environnement mondial, africain et rwandais, sa préservation voire son amélioration est une question de plus en plus préoccupante depuis l'Organisation des Nations Unies, jusqu'au Rwanda. Un Secrétariat d'Etat chargé des Terres et de l'Environnement est consacré à la question de l'environnement, au sein du Gouvernement Rwandais. Le pays des mille collines est certes parmi les pays les plus pauvres et dont le coût de la vie est l'un des plus élevés. Sa source d'énergie principale, c'est la biomasse (forêts). Cette dernière est dangereusement menacée par la déforestation qui a atteint des proportions alarmantes faisant décréter l'état d'urgence "" au point d'adopter des mesures draconiennes pour parer au plus pressé. Quelques résidus végétaux sont une seconde source d'énergie au Rwanda. La troisième source d'énergie de plus en plus exploitée est l'énergie solaire, ex-acquo (désormais ! ) avec le biogaz. Les possibilités d'exploitation des sources d'énergies autres que la biomasse sont à ce jour l'objet de toute une politique nationale et l'Institut de Recherche Scientifique et Technologique (IRST) à Butare dans son Centre de Recherche en Sciences Appliquées (ex-Centre d'Energie), est un des piliers de la recherche en la matière. Le Directeur du Centre, le Professeur Fidèle Rurihose l' explique presque avec passion et assure qu'un avenir meilleur -quoique pas très proche ! - est certainement en route, grâce aux résultats de plus en plus convaincants des recherches de son centre. Les résidus de bois. Les résidus de bois obtenus dans la fabrique des meubles (sciure de bois) sont exploités comme combustible par les ménages en employant des foyers mis au point à la direction de l'énergie de l'IRST. Cependant cette découverte est récente et son expansion prend à peine son envol. "" Nous comptons vulgariser ces foyers. Un client est même venu nous en prendre quelques-uns pour participer à cette vulgarisation. Mais l'origine de la sciure, c'est toujours le bois et c'est un problème. Nous voulons aussi exploiter les balles de riz, et continuons à arpenter cette piste vu que le potentiel est grand dans plusieurs régions du pays "". Hélas, la biomasse est la principale source d'énergie et le restera longtemps, en raison des multiples utilisations du bois dans les activités quotidiennes de la vie des populations rwandaises dont la première est la cuisson des aliments. Monsieur Rurihose confie "" La biomasse peut-être intelligemment exploitée sans dégrader la nature. En utilisant par exemple la biomasse différente du bois (balles de riz, biogaz, etc. "" Le biogaz Le biogaz présente plusieurs avantages : - Il lpeut servir pour la cuisson alimentaire, pour l'éclairage domestique, pour faire fonctionner quelques appareils électroménagers, ou encore faire tourner des moteurs. - C'est aussi un engrais directement exploitable pour fumer les champs. Mais d'entrée de jeu, les déjections humaines et animales (excréments) peuvent servir de système d'alimentation. Le cas de figure d'une personne qui possède six vaches et qui peut se construire un biodigesteur pouvant ainsi garantir son éclairage est une preuve des utilisations les plus simples mais de grande importance. Cette même exploitation servirait en même temps à fournir de l'énergie pour la cuisson des aliments. Les écoles, hôpitaux, prisons et autres milieux de concentration humaine servent - quand ils sont exploités - à alimenter les biodigesteurs. D'une pierre deux coups ; il y a garantie de propreté et d'alimentation en énergie. Le projet biogaz présente tellement d'opportunités que les chercheurs de l'IRST et même du KIST ont décidé d'y accorder beaucoup d'intérêts. "" Nous nous sommes rendus compte que les effluents (résidus) sont un engrais. Quand ils quittent les biodigesteurs, ils sont acheminés dans les champs pour les fumer. La composition de ces effluents montre qu'elle peut être enrichie par des éléments organaux-minéraux pour produire un engrais plus complet qui comporterait de l'azote, du potassium et du phosphore pour former l'engrais NPK alors que le premier ne comportait que de l'azote (N). Cela permettrait d'éviter d'importer de l'engrais NPK importé et qui coûte cher. Il y a eu donc création d'un département en plus qui est celui de la biochimie appliquée. Le solaire Ce n'est pas le soleil qui manque, au pays de mille collines. Ces derniers mois, il aura même été très particulièrement agressif. De l'histoire du climat du Rwanda, on n'avait senti de telles brûlures que de façon rarissime. L'énergie solaire connaît plusieurs voies d'utilisation. a) la voie thermique Exploitation pour chauffe-eau solaire, cuisinière solaire et séchage solaire. Les rayons solaires dirigés sur des miroirs sont réfléchis sur une chaudière contenant de l'eau. Cette eau peut-être amenée à haute pression et à haute température et devenir de la vapeur. La vapeur ferait tourner une "" turbine à vapeur "" qui met en mouvement un alternateur et à ce dernier de produire de l'électricité. Le constructeur belge, Solar Mundo propose des installations de ce genre. Cela peut être une solution aux problèmes d'énergie électrique que connaît de manière cruciale le Rwanda. Cette application existe déjà en Egypte et dans d'autres pays du Sahel. On parle alors de Centrale thermique solaire. b) la voie photovoltaïque Elle présente l'avantage d'une plaque formée de cellules photovoltaïque qui donne directement du courant électrique. C'est le cas de certaines calculatrices et montres. Ce courant emmagasiné dans des batteries est transformé du continu en alternatif par un convertisseur. Il peut servir aux usagers domestiques. Malheureusement, ces installations sont onéreuses. Les plaques à elles seules sont relativement chères. Le Gouvernement Rwandais pourrait prendre des mesures incitatives pour rabaisser les prix. L'avantage majeure du photovoltaïque est son utilisation à quelque endroit des plus isolés. En communauté de plusieurs dizaines, centaines de gens dont les locaux ne sont guère reliés à ELECTROGAZ, cette solution est des meilleures. "" L'IRST envisage, à long terme, l'électrification photovoltaïque des écoles secondaires, des centres de santé et des habitations agglomérées dont une première étape est déjà entamée avec le centre de santé de Kansi et bientôt les habitations de Mbazi. C'est un projet Rwando-Allemand "". D'autres formes d'énergie existent. Il y a bel et bien des potentialités d'exploitation de micro-centrales hydroélectriques et des possibilités d'exploitation d'énergie éolienne. Arnaud Nkusi Les problèmes des sources d'énergie à Gisenyi relèvent de ceux de l'environnement. Les problèmes d'énergie se multiplient de plus en plus dans ces derniers jours : l'intensité de l'électricité devient graduellement faible, un sac de charbon de bois a doublé son prix, le bois de chauffage est aussi rare, etc.. Les solutions de court terme semblent être dépassées par le problème car les causes sont nombreuses et de longues dates. Face à cette situation, la population et les autorités ne restent as bras croisés ; tel est le cas de la province de Gisenyi qui se lance actuellement dans la diversification des sources énergétiques. Dans la ville de Gisenyi et dans ses alentours, les quartiers ont commencé à se partager l'électricité durant les heures de la soirée. En effet, la Société rwandaise qui s'occupe de l'eau, de l'électricité et du gaz ELECTROGAZ a dernièrement mis en place le programme de distribution de l'électricité suite à la faible quantité de cette dernière. Le problème est dû à l'assèchement des rivières où sont installées les barrages hydroélectriques. C'est le cas de la rivière de Mukungwa et Sebeya qui alimentent la province de Gisenyi. D'après M.Jean Mugabo qui s'occupe de la planification et des finances à Gisenyi, les causes majeures de cet assèchement sont liées à l'érosion et aux changements climatiques. En effet, la terre emportée par l'érosion comble les fonds des rivières ( et même des lacs) et celles -ci s'assèchent progressivement. Quant aux changements climatiques, la pluie à Gisenyi n'est plus régulière et même quand il pleut, les précipitations sont très abondantes. A propos du bois comme source d'énergie dans sa forme de charbon ou du bois sec, sa quantité se raréfie à Gisenyi. Les forêts dans cette province sont en disparition à l'instar de celle de Gishwati. Les habitants des milieux urbains de Gisenyi utilisaient le charbon en provenance de Kayove, Nyagisagara et Kabaya mais dans ces derniers jours la quantité a sensiblement baissé, ce qui a fait que le prix du sac de charbon a aussi augmenté. Un sac qui coûtait autour de 1000 frw il y a une année, coûte actuellement autour de 2000 frw. Effectivement les prix varient suivant les lieux d'origine c'est-à-dire la distance parcourue pour arriver au consommateur final. A part le bois et l'électricité, d'autres sources d'énergie sont en quantité minime dans la province de Gisenyi. Rares sont les panneaux solaires et l'énergie de Biogaz n'est pas encore exploitée réellement. A propos du gaz méthane du lac Kivu un seul consommateur, La BRALIRWA (Brasserie et Limonaderie du Rwanda) s'impose sur le marché. Des essais de solutions sont en cours. Pour l'électricité, les priorités sont orientées vers la protection des rivières et l'augmentation des barrages hydroélectriques. En matière de la protection es rivières, à Gisenyi on a besoin d'une politique adéquate de lutte contre l'érosion. Comme le relief de cette région est dominé par les hautes montagnes à pentes raides, l'érosion ravage souvent cette province. D'après M.James Mugabo, la protection des rivières concerne également ceux qui exploitent les marais. "" On a commencé à sensibiliser les agriculteurs qui violent les limites des rivières et des lacs. Ceci revient dans le cadre de la protection de l'environnement en général. De même que le reboisement "" ajoute-t-il. A propos du bois encore, on a pu constater que les grandes unités de personnes comme les écoles et la prison parviennent à peine de se procurer du bois. Il y en a même celles qui utilisent le bois de la province de Cyangugu. Pour ces unités, les autorités de Gisenyi ont fait recours à l'utilisation du biogaz. Le directeur de la planification et des finances à Gisenyi, M.Mugabo souligne que l'institution qui s'en occupe, KIST (Kigali Institute of Sciences and Technology), va bientôt initier les projets d'exploitation du biogaz contenu dans les déchets de source humaine ou bovine. Cette institution lancera également le projet d'utilisation des foyers améliorés par la population. En effet, il s'avère que si le bois devient de plus en plus rare, sa gestion doit être revue. De la part de l'utilisation et de l'exploitation du gaz méthane, la politique en question relève de l'échelle nationale. Les autorités de l'IPEGAZ, centre chargé de l'exploitation de gaz méthane du lac Kivu signalent que leurs programmes sont orientés vers la production maximale de ce gaz. Effectivement son marché devra s'étendre et dépasser le monopole de la BRALIRWA. Dans tous les cas, la protection et la prévention des sources d'énergie va de pair avec la protection rationnelle et durable de l'environnement. Pour y arriver, il faudra les concours de tous les ministères et des institutions concernées. De plus il faudra penser à la diversification de ces sources et arriver à l'exploitation maximale des biogaz et du gaz méthane voire de l'énergie solaire. Didier Semanyenzi Ruhengeri : Le risque de déboisement dans un proche avenir La province de Ruhengeri possède 2 sources d'énergie. L'énergie dite domestique avec le bois de chauffage et l'énergie électrique produite par les 2 barrages qui s'y trouvent Mukungwa et Ntaruka. Pour le bois de chauffage, cette énergie provient de la coupure du bois dans la forêt naturelle. Comme tout Rwandais, cette source d'énergie est la principale sinon l'unique pour la cuisson des aliments. Avec la forte pression démographique, environ 1 million de personnes selon le dernier recensement, Ruhengeri risque de se déboiser d'ici quelque temps. Selon le responsable de la forêt au niveau provincial, M.Raphaël Rurangwa, des efforts sont à fournir dans le cadre du reboisement. L'exemple que nous donne M.Rurangwa est édifiant : 1 ménage de 6 personnes consomme à peu près une stère par mois. Et le besoin total pour toute la province est d'environ 150.000 stères par mois. S'agissant du reboisement, il faut au moins 3.000.000 de plants, ce qui correspond à 3000 ha mais avec la déperdition du sol au final 1000 ha sont reboisés par an, ce qui est largement inférieur à l'équilibre de la forêt. D'après toujours M.Rurangwa, il est difficile d'empêcher la population de couper le bois de chauffage sans leur donner d'autres alternatives. L'élevage du gros bétail empiète également sur le reboisement de la forêt. Autre source d'énergie exploitée dans cette partie du pays est la tourbe, mais vite abandonnée à cause des méfaits qu'elle entraînait sur les marais. La tourbe était utilisée par la SOPYRWA (Société de Pyrèthre) pour sécher ses plantes. Vus les dégâts sur les marais (assèchement total), la tourbe a été carrément abandonnée au profit de l'énergie solaire. M.Rurangwa nous précise que des sessions de sensibilisation sont organisées avec l'aide des autorités locales pour éradiquer cette pratique de déboisement. La police nationale est mise à profit également pour barrer la route à des transporteurs et exploitants véreux des produits dérivés du bois tel que la braise. Une autorisation en bonne et due forme est exigée dorénavant provenant de ces mêmes autorités. La Direction de l'agriculture, l'élevage et les forêts est en train de mettre en place une politique de reboisement combinée avec les cultures vivrières. Exemple du calahandra à côté des haricots. Les centres électriques dans la province de Ruhengeri sont au nombre de deux. Nous nous sommes rendus à celle de Mukungwa à quelques encablures du chef lieu de la province de Ruhengeri. Pour l'atteindre, il faut enjamber une route en très mauvais état. La centrale électrique de Mukungwa a été inaugurée en Décembre 1981, après que sa première pierre ait été posée en 1978. Avec celle de Ntaruka, de Gihira, Gisenyi et Rusizi, elle permet de subvenir en besoin électrique le territoire national. D'une capacité de 12 Mégawatts, scindée en 2 machines de 6 Mégawats chacune. L'aménagement se compose d'un barrage en béton immédiatement à l'aval du lac Ruhondo, de la prise d'eau usinière qui est reliée à la centrale par une galerie d'amenée prolongée par une conduite forcée, et du poste de transformation qui assure l'interconnexion de l'usine au réseau national par une ligne de 110 KV. Actuellement, le barrage de Mukungwa rencontre plusieurs problèmes. Le non moins important est le tarissement des lacs Bulera et Ruhondo qui l'alimentent. Cela est dû en premier lieu à des précipitations insuffisantes. La pluie n'a pas été au rendez-vous comme nous l'explique le responsable du barrage, M.Musana Eddo. Le manque d'eau de ces affluents a engendré une diminution sensible des réserves d'eau. Ils sont actuellement au tiers de leurs capacités normales. Sur les 12 Mégawatts produites, 8 seulement sont disponibles en ces temps de vaches maigres. Ce qui entraîne des délestages qui ne sont pas du goût de tout le monde comme le souligne M.Musana Eddo. Le manque d'eau n'explique pas tout, l'exploitation des bords de ces lacs par une population inconsciente qui s'attèle à la culture des produits vivriers entraîne également l'assèchement des sources des lacs. Il est grand temps que les autorités de base se mettent au travail et sensibilisent leurs administrés avant qu'il ne soit trop tard. Pour la province de Ruhengeri, 1 Mégawatt suffit pour alimenter toute la contrée là où se trouvent les installations électriques. Néanmoins Kirambo, Gakenke voire même Nemba bénéficient du courant électrique venant du barrage de Mukungwa. Dans les 2 autres sens également, en passant par Bukamba et la ville de Gisoro de l'autre côté de la frontière (Uganda), Nyakinama et tous les centres jusque dans la province de Gisenyi, le courant de Mukungwa y est présent. Le manque de personnel affecte aussi la centrale de Mukungwa. Plusieurs agents ont été emportés par le génocide ou ont fui vers le Congo voisin d'où un besoin pressant de les remplacer. La centrale a besoin d'un lifting. Depuis l'inauguration de cette dernière, les locaux n'ont jamais connu un coup de peinture fraîche. Les machines tels que les alternateurs n'ont jamais été remplacés. Chose bizarre puisqu'ils doivent l'être tous les dix ans. Les autorités du Ministère de tutelle doivent réagir dans les plus brefs délais pour sauver ce grand pourvoyeur en énergie électrique. Sinon exploiter le gaz méthane dans le lac Kivu d'à côté. M.Eddo Musana souligne que pour désengorger ces centrales de Ntaruka et Mukungwa, des projets pour la construction des barrages marchant au gaz méthane sont prévus. Une œuvre qui serait salutaire. André Mashema. Kibungo : une grande source d'énergie non exploitée ! "" La chute de Rusumo, une fois exploitée, peut alimenter toute la région des Grands Lacs "" a déclaré le Maire du district de Rusumo, M. Emmanuel Ntabyera. Malheureusement, elle n'est pas exploitée de façon à produire de l'électricité ne fût-ce que pour le district (pour ne pas dire toute la province ou le pays). C'est triste !, s'est exclamé un habitant des parages de la chute, que nous n'ayons pas d'électricité ici alors que nous habitons à proximité d'une si grande chute, qui d'après beaucoup d'avis allait constituer la première source d'énergie pour le district, la province, le pays et même la région. Ailleurs, de telles chutes sont exploitées : on y érige des barrages hydroélectriques qui fournissent de l'électricité à un grand monde et qui fait entre beaucoup de recettes. Le barrage d'"" Inga "" à Kinshasa (RDC), pour exemple, alimente toute la capitale ainsi que d'autres zones avoisinantes. Selon le Maire de Rusumo, il y a des projets d'exploitation de la chute mais qui ne sont pas encore effectifs. Cette situation fait qu'une grande partie de la population même urbaine (dans des centre-villes) n'a pas d'électricité. Dans le secteur "" Nyamigina "", district de "" Kigarama "", aucune maison n'est électrifiée. Pourtant, il est situé à moins de 100m de la ville de Kibungo. Nous nous sommes entretenus avec quelques habitants du secteur pour savoir ce qu'ils utilisent pour l'éclairage. Certains nous ont affirmé qu'ils allument du bois de chauffage dans la maison pour avoir de l'éclairage et pour cuire les aliments. Ils font les deux dans la maison même afin d'avoir de l'éclairage. A la question de savoir s'il n'y avait pas des conséquences, ils nous ont déclaré que sûrement il y en a mais qu'ils étaient habitués à des maladies provoquées par la fumée que le bois dégage, à porter des habits à odeur de fumée, à dormir dans des lits à même odeur, etc. D'autres utilisent des lampes à pétrole non couvertes constituées d'un petit réservoir (boîte de tomates ou d'huile de moteur) avec mèche. Ces lampes, encore une fois, comme ces habitants ont déclaré, dégagent une fumée noire qui nuit à la santé. "" Souvent nous nous réveillons le matin avec une fumée noire ancrée dans les narines "", a ajouté une vieille dame du secteur. Quant aux enfants, ils attrapent facilement le rhume, la grippe et surtout la bronchite et, "" puisqu'on n'a pas des moyens de les faire soigner, beaucoup en meurent "" a-t-elle poursuivi. D'autres encore qui ont des "" moyens "" utilisent comme éclairage des lampes tempêtes à pétrole qui, elles, ne causent pas beaucoup de problèmes aux habitants de Nyamigina puisqu'elles sont couvertes d'un verre qui bloque la fumée. Cependant, certains ont avoué manquer souvent des moyens financiers pour acheter du pétrole qui est relativement cher. Une petite bouteille de 30 cl revient à 150frw. Or, très bien utilisé, il ne dépasse pas 3 jours. Pourtant, le pouvoir d'achat de beaucoup de gens ne leur permet pas d'y avoir accès. Dans le centre ville de Kibungo, le problème d'éclairage ne se pose pas puisque l'Entreprise de Production et de Distribution de l'Eau, Electricité et Gaz (ELECTROGAZ) essaie de fournir l'électricité tant qu'elle peut. Cependant, beaucoup de coupures intempestives sont signalées dans la ville, et, en attendant que le courant électrique revienne, certains (qui n'ont pas de lampes tempêtes), utilisent des bougies qui, elles aussi, sont nuisibles à la santé. Pour faire la cuisine, de nombreux foyers utilisent le charbon de bois (braise), ce qui est de plus en plus découragé par l'Etat qui a même voté une loi interdisant l'abattage de jeunes arbres. Selon bien des avis, cette interdiction, quoique nécessaire pour la protection de l'environnement, a fait hausser le prix de la braise de 1500frw le sac à 2500frw. "" Elle est devenue un bien de luxe inaccessible à tous "", a déclaré Mme Christine Uwase, propriétaire d'un restaurant de la ville de Kibungo. Or, la braise est la première source d'énergie calorifique utilisée par beaucoup de gens à Kibungo et même ailleurs dans le pays, a-t-elle poursuivi. La Nouvelle Relève a voulu savoir ce que prévoit la province en remplacement de la braise qui devient de plus en plus rare et prohibée, malheureusement, elle n'a pas trouvé tous les concernés : ni les chargés d'infrastructures, ni le Secrétaire Exécutif, ni le Préfet. Nous avons quand même pu savoir qu'il existe des projets de biogaz en voie de démarrage. Un mot sur la Province. La Province de Kibungo est située à l'Est du Pays. Elle est frontalière de la République Unie de Tanzanie à l'Est, du Burundi au Sud, de la Province d'Umutara au Nord et de celle de Kigali-Ngali à l'Ouest. Elle dispose de 8 districts : Mu"
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