Le Grenelle de l'environnement prévoit, pour atteindre l'objectif de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) annuelles supplémentaires d'énergies renouvelables à l'horizon 2020, une contribution notable de la géothermie. Cette énergie devrait contribuer à hauteur de 1,3 Mtep à l'objectif fixé. Géothermie individuelle, intermédiaire ou profonde sont les trois axes privilégiés. En matière de géothermie profonde (captages autour de 2.000 m de profondeur) visant à alimenter les réseaux de chaleur urbains, la France mise sur une croissance forte du parc. L'Ile-de-France, région particulièrement bien dotée en ressources aquifères, mise sur une augmentation de 50 % des installations d'ici 2020. Aujourd'hui, une trentaine d'installations permettent le chauffage de l'équivalent de 150.000 logements dans la région parisienne. 10 % de l'énergie distribuée par les réseaux de chaleur en Ile-de-France et plus de 50 % en ce qui concerne le Val-de-Marne est produite à partir de cette énergie. Actuellement, la géothermie produit l'équivalent de 130.000 tep en Ile-de-France. Nous misons sur 400.000 tep en 2012, explique Guy Simmonot, délégué régional de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Si aucun forage géothermique n'avait été réalisé depuis la fin des années 80 (plus de 70 réalisations ont vu le jour dans les bassins parisiens et aquitains entre 1982 et 1986), les projets se multiplient à nouveau dans la région pour utiliser cette énergie. Le fonds chaleur renouvelable, initié par le Grenelle de l'environnement et doté de 1 milliard d'euros pour la période 2009-2011, devrait accélérer ce développement. 10 à 15.000 équivalents logements alimentés à terme : Le forage géothermique porté par CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain, Groupe GDF Suez) porte d'Auberbilliers est le premier d'une série de projets de géothermie profonde en région parisienne. Il devrait à terme produire 100.000 MWh/an, et alimenter ainsi 10 à 15.000 équivalents logements dans le Nord-Est parisien. La vapeur, source d'énergie utilisée par CPCU, viendra en appoint et en secours alimenter le réseau. © CPCU L'eau, pompée dans le Dogger à 1.800 mètres de profondeur, sortira à une température de 57°C. Cette température nécessitera l'intervention de pompes à chaleur afin d'optimiser le rendement énergétique avant la distribution dans le réseau. L'eau sera réinjectée dans le même aquifère à 20°C. Le montant total de cette opération s'élève à 31 millions d'euros, dont 18 % de subventions de l'Ademe et de la région. Le prix de revient est estimé entre 45 et 50 € par MWh. Un deuxième forage pourrait voir le jour dans le secteur Nord-Est parisien, porte de la Chapelle, dans la mesure où le développement immobilier le justifie, explique Jean-Christophe Allué, directeur général adjoint de CPCU. La Compagnie envisage également des forages dans le Sud-Ouest parisien (XVIe arrondissement de Paris et Boulogne) et le Sud-Est parisien (Ivry-sur-Seine). Dans ce secteur, un stockage saisonnier de chaleur de sous-sol est à l'étude aujourd'hui. Les opérations se multiplient en Ile-de-France La région a voté le 17 avril un ''plan régional pour la géothermie en Ile de France dans l'habitat et le tertiaire'' sur la période 2008-2013. 12 nouveaux sites de production ont été identifiés à la suite d'une étude menée en 2005. Six sites existants devraient faire l'objet de réhabilitations. Au total, ces installations permettraient de chauffer l'équivalent de 30.000 logements. Les nouveaux puits serviront au chauffage de logements et de bâtiments publics de Grigny–Viry-Châtillon (91), Villejuif Nord (94) et Paris. Ils alimenteront également les systèmes de climatisation d'Aéroports de Paris et d'un futur « Village nature » Eurodisney-Pierre et Vacances. Quant aux réhabilitations, pour l'heure, seuls deux ont été retenues : Sucy-en-Brie (94) et La Courneuve Sud (93).
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Le Grenelle de l'environnement prévoit, pour atteindre l'objectif de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) annuelles supplémentaires d'énergies renouvelables à l'horizon 2020, une contribution notable de la géothermie. Cette énergie devrait contribuer à hauteur de 1,3 Mtep à l'objectif fixé. Géothermie individuelle, intermédiaire ou profonde sont les trois axes privilégiés. En matière de géothermie profonde (captages autour de 2.000 m ...
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