"http://www.vendee.fr/vendee/actualites/default.asp?art=1480 Avec l'aide du Conseil Général, la Coopérative d'Utilisateurs de Matériel Agricole (CUMA) Défi 85 vient d'acquérir une nouvelle presse à huile végétale brute. L'huile végétale, énergie renouvelable Elle est arrivée mi-octobre, la nouvelle presse à huile semi-automatique que la trentaine d'adhérents de la CUMA Défi 85 attendait tant. Au sein de cette coopérative, un groupe Huile Végétale Brute a été créé fin 2004 avec quelques pionniers. Celui-ci avait alors investi dans une petite presse capable d'extraire l'huile des graines de colza ou de tournesol. Une expérience qui s'avère rapidement payante puisque de nombreux agriculteurs se rallient au projet qui leur permet de faire fonctionner leurs tracteurs avec de 30% à 100% d'huile : un carburant respectueux de l'environnement et qui leur revient à un moindre coût. Une huile de meilleure qualité L'engouement des agriculteurs pour cette énergie renouvelable et le soutien du Conseil Général a donc poussé les adhérents de la CUMA défi 85 à moderniser leur équipement. Et c'est au GAEC des Trois Pierres, à Treize-Septiers, que la nouvelle presse fait ses premières armes. Sous une trémie, grand cône pouvant contenir jusqu'à trois tonnes de tournesol ou de colza, une vis sans fin broie les graines; jusqu'à 100kg/h soit trois fois plus que l'ancienne machine. Mais surtout, l'intérêt de la nouvelle presse est qu'elle permet d'obtenir une huile de bien meilleure qualité en évitant les surchauffes. Car quand la machine chauffe, des gommes et des phospholipides se créent et abîment ensuite les moteurs. Le pressage à froid, c'est ainsi qu'on le nomme, permet aujourd'hui d'extraire de chaque graine 30% d'huile. Réduction des gaz à effets de serre Cette huile, que l'on pourrait mettre dans sa salade, décante ensuite durant environ un mois en cuve. Puis elle est filtrée avant d'être stockée dans des cuves à eau potable. En huit jours environ, un agriculteur peut ainsi produire près de 5 000 litres d'huile soit la consommation annuelle de ses engins agricoles. Un litre d'huile lui coûte environ 0,45 centimes s'il a acheté ses graines et 10 de moins s'il les a cultivées lui-même. Par ailleurs, ce procédé permet de réduire les gaz à effet de serre. En effet, quand on brûle de l'huile végétale, le bilan énergétique est nul : le CO2 produit est égal au CO2 que la plante a détruit durant sa croissance. Dernier atout de la presse à huile, et non des moindres : ce qui reste de la graine après qu'elle ait été pressée est comestible par les animaux. Les tourteaux gras, riches en protéines, sont par exemple utilisés pour l'alimentation des porcs ou des bovins. «Cet aliment nous évite d'acheter du soja américain pour nos bêtes», se félicite un agriculteur, qui ajoute : «Grâce au projet du Conseil Général, de nombreux autres groupements d'agriculteurs devraient s'engager dans cette voie à la fois économique et respectueuse de l'environnement.» ------------------------------------- France : Les maires dans une mer d'huile http://www.liberation.fr/actualite/terre/221709.FR.php?utk=0006bf47 Energie. Les huiles végétales seront autorisées en janvier pour les collectivités. Le point avec un pionnier de leur utilisation, le socialiste Jérôme Cahuzac. A titre expérimental, les ministres de l'Agriculture et de l'Industrie, Dominique Bussereau et François Loos, ont autorisé la semaine dernière l'utilisation des huiles végétales pures dans les véhicules des collectivités territoriales. Jusqu'à présent, les agriculteurs produisant ces huiles n'étaient autorisés à les utiliser qu'en autoconsommation, et la vente était passible de poursuites. A partir du 1er janvier, les collectivités pourront s'en servir pour rouler, à condition de «signer des protocoles avec l'Etat», ainsi que les agriculteurs et les marins pêcheurs. Pionnière en la matière, la communauté de communes du Villeneuvois (Lot-et-Garonne) fait déjà rouler depuis un an ses camions bennes à l'huile de tournesol. En juin, le tribunal administratif de Bordeaux lui avait donné tort, et avait annulé ses délibérations. Une demande de sursis à exécution a été introduite. Le point avec le député-maire (PS) Jérôme Cahuzac, président de la communauté de communes. La décision du tribunal se fait attendre... Le jugement aurait dû être publié il y a une semaine. Puis il a été reporté à la fin de celle-ci. Et finalement on ne sait pas quand il sera annoncé. Entre-temps, le gouvernement a changé de position afin de ne pas perdre la face. Je ne veux y voir qu'une coïncidence. Lors de l'audience, en octobre, le commissaire du gouvernement avait clairement indiqué que la directive européenne de 2003 autorisant les huiles végétales primait sur le droit national. Tout laisse penser que le sursis va être accordé. Mais si on nous donne raison sur le fond, tout le monde aura le droit d'utiliser ce produit. Alors que le gouvernement veut continuer à en restreindre l'accès. Quel est votre sentiment face aux annonces des deux ministres ? C'est un frein supplémentaire. Contrairement à ce qu'ils veulent afficher, cela limite l'utilisation des huiles végétales pures à l'agriculture, à la pêche et aux flottes captives des collectivités. Mais si c'est bon pour les uns, pourquoi ça ne le serait pas pour les autres ? Par ailleurs, ils proposent une taxation de 17 %, à laquelle s'ajoute la TVA agricole à 5,5 %. Ce n'est pas viable. Ça ne peut fonctionner que si on taxe à hauteur de 10 ou 12 %, tout confondu. Donc le combat continue, pour parvenir à une utilisation pour tous, et à une taxation non-dissuasive. Quelle différence entre les huiles végétales et les autres biocarburants ? Il existe deux biocarburants : le flex fuel, un substitut d'essence, à base de blé ou de betterave, dont la production est maîtrisée et contrôlée par l'industrie pétrolière, et que le gouvernement veut privilégier. L'autre ce sont les huiles végétales pures, qui remplacent le gasoil, et que le gouvernement fait tout pour stopper. Ces huiles sont produites localement, et les compagnies pétrolières n'ont aucun pouvoir dessus. Il n'y a pas de transport, pas de transformation, la valeur ajoutée reste sur le territoire. Dans le département, les gens connaissent les presses qui produisent de l'huile clandestinement. Ils les utilisent : c'est une distribution locale avec un profit local. Après un an d'utilisation, avez-vous rencontré des difficultés techniques ? Aucune. Quand on respecte la norme de filtrage à un micron, ça marche très bien. Nous avons déjà fait plusieurs dizaines de milliers d'euros d'économies. L'exploitation qui nous fournit a augmenté son chiffre d'affaires de 30 %. Et avec 16 000 hectares en jachère dans le département, le potentiel est énorme. Ensuite les déchets végétaux, le tourteau, servent d'alimentation pour le bétail, alors que c'est actuellement un produit qu'on importe. En fait, il n'y a que des avantages. C'est une filière économique qui permet aux territoires ruraux d'espérer. Comment se présente l'avenir ? Agen, Marmande, La Rochelle et Château-Thierry l'expérimentent. Plusieurs dizaines d'autres collectivités sont venues s'informer. Du jour où le tribunal nous donnera le sursis à exécution, elles suivront. Sur la taxation, le débat parlementaire va s'ouvrir dans les jours qui viennent. Mais il y a peu de chances que le gouvernement recule. Et dans ce cas, on rouvrira le débat pour la campagne présidentielle."
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