Si, en France, les énergies renouvelables ont longtemps été marginales, les réalisations en cours dans les régions et les entreprises, à base de géothermie, biomasse, éolien, photovoltaïque et solaire thermique, témoignent de l'émergence d'une nouvelle industrie. Dans les villes et régions : - En Savoie, Montmélian, pour chauffer la piscine municipale et les douches du centre nautique, a installé des capteurs thermiques, qui, associés à des travaux d'isolation, permettent une économie annuelle de 27000 euros de gaz. A Chambéry, la centrale photovoltaïque des Monts avec ses 1000 m2 de capteurs installés en 2005 produit annuellement 120000 kWh, soit la consommation de 50 familles. Du photovoltaïque équipe aussi la Maison des énergies et des établissements scolaires de Chambéry. - Le « plan Energies pour l'Isère » du Conseil Général de l'Isère sur 2005-2020 donne la priorité aux filières bois et énergie solaire. 164 nouvelles installations de chauffage (de la petite installation de 50 kW aux réseaux de chaleur de 2000 kW) ont été créées par des maîtres d'ouvrage publics. Le Conseil réfléchit à la mise en place d'une aide pour le petit éolien et travaille avec la Préfecture à la réalisation d'un atlas éolien pour l'Isère. - D'autre part, La Savoie et L'Isère sont associées dans le projet Alliance PV (avec Photowatt, l'INES - Institut National de l'Energie Solaire- et le CEA), pour développer une filière de fabrication de cellules photovoltaïques de rang mondial qui permettra d'abaisser les coûts du silicium. - Chalon sur Saône a engagé en 2002 le 1er plan Climat local français (avec le WWF, l'Ademe et le programme européen Privilèges). Une chaufferie au bois alimente 1000 logements. Ce plan a été étendu en 2006 aux 37 communes de l'agglomération du Grand Chalon. - A Besançon, 350 m2 de panneaux photovoltaïques installés sur les toits du centre technique municipal approvisionnent les 35 véhicules électriques de la ville (42 MWh). Bilan : 12800 tonnes de CO2 évitées en 2005. Une chaufferie au bois (inaugurée en octobre 2006 dans le quartier de Planoise), permet d'économiser près de 3300 tonnes de fuel et 10000 tonnes de CO2 par an. - La Bretagne a adopté en octobre 2006 un schéma éolien qui vise à fournir 8% des besoins en électricité de la région. 600 à 800 nouvelles éoliennes devraient être installées d'ici à 2010, assurant une production de 1000 MW. - La région Poitou-Charentes a inscrit dans son programme régional une réduction de 800000 tonnes équivalent CO2 de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2010 : soutien aux énergies renouvelables (bois-énergie, solaire et agrocarburants), construction de 1000 maisons en bois à faible conso d'énergie. Réalisation du « Lycée Kyoto », le 1er lycée d'Europe 100% énergies propres. Au programme : 1000 m2 de panneaux photovoltaïques, isolation en chanvre, toitures végétalisées et récupération des eaux de pluie. Investissement : 26 millions d'euros HT. Consommation visée : 7 kWh/m2/an de chauffage et 2 kWh/M2/an d'électricité. Il regroupera un lycée hôtelier et un lycée agricole et ouvrira ses portes en septembre 2009. - L'Alsace, à travers le programme Energivie, a développé une politique de promotion des énergies renouvelables dans l'habitat. Résultat : Plus de 32900 m2 de capteurs solaires installés et 602 chaudières au bois. Le lycée des métiers du bâtiment Gustave Eiffel à Cernay, siège du CIFEER (Centre d'Initiative et de Formation à l'Energie et aux Energies Renouvelables), prévoit la construction d'un nouveau bâtiment en 2008 dédié à l'expérimentation pédagogique. Equipements : géothermie (sonde, forage, nappe), solaire thermique sur le toit et photovoltaïque en façade. Plusieurs lycées de la région sont équipés de chauffage au bois et/ou de panneaux solaires. - L'Ile-de-France a un bon gisement en géothermie, en particulier la nappe d'eau du Dogger (entre 1500 et 2000 mètres de profondeur, la température de l'eau est entre 55 et 85°). Aujourd'hui, plus d'une trentaine d'exploitations fournissent environ 1200 GWh aux réseaux de chaleur qui alimentent en chauffage et en eau chaude plus de 150000 logements. Ces équipements fournissent 10% de l'énergie distribuée par les réseaux de chaleur en Ile-de-France et évitent 400 000 tonnes de CO2. - La Réunion a inauguré fin 2006 la plus grande centrale photovoltaïque de France sur un bâtiment industriel. De 10 000 m2, elle produit 1 300 000 kWh/an, soit la consommation moyenne de 300 clients EDF. Coût : 5 millions d'euros. La vente d'électricité produite générera 520 000 euros de recettes par an. Les entreprises En 2005, Aéroports de Paris a signé un contrat avec Electrabel (Groupe Suez) et a choisi AlpEnergie 25, l'offre d'électricité verte 100% renouvelable pour un quart de l'approvisionnement des aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et Orly. L'électricité est issue de la production hydroélectrique de la Cie Nationale du Rhône. A La Défense à Paris, la tour Phare, commanditée par le groupe foncier Unibail (300 mètres de haut, achèvement en 2012) prévoit à son sommet un parc de turbines éoliennes qui permettra de climatiser l'immeuble la moitié de l'année. L'immeuble Euromed à Marseille s'est équipé de panneaux photovoltaïques fournissant intégralement ses besoins en électricité pour l'éclairage, la climatisation et l'ascenseur Les Papeteries de Giroux en Auvergne ont opté pour une chaufferie au bois (7MW) dans un soucis d'épargne : Le coût de la tonne vapeur est plus faible avec des déchets de bois qu'avec du gaz. En prime, une économie de 4500 Tep. A Chambéry, le centre commercial Chamnord qui abrite un Carrefour, a inauguré en avril dernier 200 m2 de panneaux photovoltaïques sur ses toits. L'électricité produite est consommée par le centre. Sur le même site, un projet de 1500 m2 supplémentaires est en cours. L'expérience pourrait servir de modèle aux 220 hypermarchés Carrefour en France. Et les particuliers ne sont pas en reste... Selon une enquête IPSOS pour EDF, les particuliers pourraient bien accélérer l'adoption de ces énergies. Constat : un recul des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables dans les choix d'équipements domestiques. Prisés : l'eau chaude solaire (63% des intentions d'achat) et les systèmes de pompes à chaleur (34% des intentions d'achat). Plus généralement, l'électricité recule légèrement en passant de 54 à 50% de part de marché entre 2005 et 2006 (le gaz diminue aussi de 24 à 18% sur la même période). Interrogés sur les équipements qu'ils privilégieraient avec un budget plus important, les ménages mentionnent en priorité : - un chauffage par géothermie - l'eau chaude sanitaire solaire - les tuiles photovoltaïques Ces équipements sont cités devant une piscine, des sanitaires plus luxueux ou une cuisine équipée. De bonnes nouvelles pour la planète, susceptibles de doper notre économie et de créer plusieurs dizaines de milliers d'emplois en France.
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Si, en France, les énergies renouvelables ont longtemps été marginales, les réalisations en cours dans les régions et les entreprises, à base de géothermie, biomasse, éolien, photovoltaïque et solaire thermique, témoignent de l'émergence d'une nouvelle industrie. Dans les villes et régions : - En Savoie, Montmélian, pour chauffer la piscine municipale et les douches du centre nautique, a installé des capteurs thermiques, qui, associés à des ...
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