Photobioréacteur de culture de microalgues : Face aux doutes grandissants vis-à-vis de l'intérêt écologique des agrocarburants de première génération, les recherches pour trouver des sources de biomasse intéressante pour la fabrication de carburants alternatifs au pétrole s'accentuent. La flore marine est une option de plus en plus étudiée. Forte teneur en lipides (jusqu'à 50% de leur poids sec), absence de compétition avec les ressources alimentaires, faible besoin en pesticides : les avantages sont nombreux. Les microalgues suscitent également beaucoup d'intérêt pour leur capacité à absorber de grand volume de CO2 pour leur croissance. De nombreux projets en cours visent à produire des algues en grande quantité grâce aux effluents gazeux de centrale riches en CO2. En Allemagne par exemple, une installation de production d'algues a été installée près d'une centrale à gaz du groupe E.ON et une autre près de la centrale à charbon du groupe RWE. Dans cette installation d'environ 600 m2, les algues seront approvisionnées en CO2 directement par les gaz sortant de la centrale. À partir du CO2, d'eau et de lumière solaire, les microalgues réalisent la photosynthèse et se multiplient, générant ainsi de la biomasse utilisable dans différents secteurs (carburants, cosmétique, pharmacie, alimentation). Des chercheurs français veulent désormais aller plus loin et coupler la production de biomasse, le captage du CO2 à la production de biogaz. Dans le cadre du projet Symbiose, le Laboratoire de Biotechnologie de l'Environnement de l'INRA de Narbonne, le Laboratoire Ecosystèmes Lagunaires de l'Université Montpellier 2, l'équipe COMORE de l'INRIA Sophia Antipolis, le Laboratoire de physiologie des Algues de l'IFREMER de Nantes et la société Naskeo Environnement, spécialiste de la méthanisation, vont travailler pendant trois ans sur ce concept. L'idée est de produire de la biomasse grâce à des algues, des émissions de CO2 industriel, l'énergie solaire et de méthaniser cette biomasse et d'autres déchets organiques pour produire du méthane, le tout dans un même réacteur. Schématiquement, on peut imaginer qu'une partie du réacteur (en surface) sera réservée à la production de biomasse avec l'association algues/lumière/CO2. Cette production de biomasse rejettera de l'oxygène qui sera consommé et transformé en CO2 par des bactéries aérobies. L'autre partie du réacteur sera consacrée à la méthanisation avec l'association algues/bactéries anaérobies qui produira du CO2 et du méthane. Le projet SYMBIOSE a pour vocation d'exploiter des mécanismes qui s'opèrent dans les environnements naturels aquatiques tout en les contrôlant afin d'optimiser l'efficacité du captage de la lumière et du CO2, et la pérennité des cultures, expliquent les partenaires. Les recherches viseront donc dans un premier temps à identifier des algues qui peuvent répondre aux exigences de ce système de production et de déterminer dans un second temps leurs conditions optimales de croissance. Les organismes sélectionnés et caractérisés seront par la suite mis en culture dans les pilotes à l'échelle laboratoire et pré-industrielle. Côté méthanisation, il s'agira d'optimiser la production de biogaz à partir des biomasses photosynthétiques associées à des substrats organiques externes en recherchant des populations bactériennes naturellement associées aux microalgues. Selon les partenaires du projet, cette technologie permettra de réduire considérablement les coûts inhérents aux processus de transformation des biomasses en énergie, tout en obtenant à plus court terme des bilans énergétiques meilleurs. Le projet Symbiose bénéficie de la labellisation des pôles de compétitivité Capénergie et Derbi et son budget total s'élève à 2,5 millions d'euros. 1 million d'euros sera apporté par l'Agence Nationale de la Recherche.
[-]
Photobioréacteur de culture de microalgues : Face aux doutes grandissants vis-à-vis de l'intérêt écologique des agrocarburants de première génération, les recherches pour trouver des sources de biomasse intéressante pour la fabrication de carburants alternatifs au pétrole s'accentuent. La flore marine est une option de plus en plus étudiée. Forte teneur en lipides (jusqu'à 50% de leur poids sec), absence de compétition avec les ressources ...
[+]